mercredi 18 février 2009

Témoignage: l'histoire de Rachel


Je suis née en 1974 dans une famille monoparentale. Je vivais avec ma grand-mère à Kathonzweni dans le district de Makueni et je ne voyais que rarement ma mère

En 1997, je me suis mariée et j’ai travaillé avec mon mari dans un hôtel. Un bébé est né ensuite. J’étais heureuse et ma vie ne pouvait pas être meilleure.

Malheureusement, alors que j’étais enceinte d’un second enfant mon mari se tua dans un tragique accident de voiture. Mes beaux-parents me chassèrent alors de notre maison. Ils refusaient de me considérer comme leur belle-fille car leur fils ne m’avait jamais présenté à eux et n’avait jamais payé la dot traditionnelle.

Je retournais alors chez ma grand-mère, mais la situation était devenue insupportable. Je suppliais ma mère et ma tante, mais elles aussi me chassèrent. Je ne savais pas où aller. C’est alors que j’ai rencontré un homme qui me proposa non seulement un travail, mais aussi le mariage. Avec deux enfants à charge, l’offre me paraissait trop belle pour être vraie. Mais un mois plus tard, j’étais à nouveau enceinte. J'étais fatiguée, malade et toujours fièvreuse. Quelques-uns disaient que j’étais ensorcelée. Une vieille femme me donna même une antidote qui fut malheureusement inefficace.

Un jour, je fis la prière à Dieu de me guérir. Deux jours plus tard, une clinique mobile arriva dans notre village pour faire des tests de dépistage volontaire du SIDA. Je fis le test. Les résultats tombèrent. J’étais séropositive. Malade,je fus envoyée à l’hôpital de Makueni, où l’on me donna du Septrin et des multivitamines. Une fois revenue au village, je rejoignis un groupe de soutien, qui ne m’aida pas beaucoup. En Février 2005, j’ai alors commencé les ARV mais je les ai arrêtés très vite car je ne les supportais pas. Je ne pouvais pas aller à l’hôpital car il était trop loin et le coût du transport était trop cher. Mon bébé mourut le 13 Septembre 2005. J’étais très faible, et si maigre que je pouvais plus marcher jusqu’au dispensaire

Heureusement, on s’occupa de moi et grâce aux conseils que je reçus, je recommençais à prendre des ARV en Mars 2007. Je pesais 35 kg. Depuis, je prends régulièrement mes médicaments à 9 h du matin et à 9 h le soir. Ma santé s’améliore peu à peu et je pèse maintenant 45 kg. Mes enfants ont tous été testés négatifs. J’espère vivre longtemps et voir grandir mes petits-enfants.

Participer au groupe de soutien du programme Zingatia Maisha élaboré par l’AMREF m’a permis de me rétablir, mais aussi de partager mon expérience avec d’autres personnes dans la même situation que moi. Je ne me sens plus stigmatisée.

Nous avons fondé un petit groupe de personnes vivant avec le VIH/SIDA et nous nous sentons bien car nous partageons les mêmes problèmes.

Maintenant je me sens beaucoup mieux et j‘ai une vie normale. J’ai même une petite activité rémunératrice. Je plante des jeunes arbres que je vends ainsi que quelques fruits et légumes.

jeudi 12 février 2009

Carla Bruni en Afrique contre le SIDA

Le 11 février pour la première fois depuis son investiture en tant qu’ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le Sida, Madame Bruni-Sarkozy est partie en Afrique pour concrétiser son engagement.

La première dame de France s’est rendue, en compagnie du directeur du Fonds mondial, Michel Kazatchkine, au Centre hospitalier universitaire de Ouagadougou, au Burkina Faso, pour y rencontrer des femmes et des enfants bénéficiant de traitements anti-rétroviraux.

"J'ai été très favorablement impressionnée par le travail des médecins, des infirmières et de tous les personnels de l'hôpital, ainsi que la section pédiatrique", a-t-elle dit.

Pendant ce déplacement officiel elle discutera avec les responsables chargés du pilotage du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, et rencontrera les responsables d'organisations non gouvernementales locales.

On estime à 33 millions le nombre de personnes infectées par le VIH dans le monde, 95 % vivant dans des pays en développement. Le SIDA reste la principale cause de décès en Afrique subsaharienne et la quatrième cause de décès dans le monde.

L’AMREF, reconnue comme un acteur majeur de la lutte contre le Sida, bénéficie de financements importants du Fonds mondial de lutte contre le Sida.

lundi 9 février 2009

Hommage à la première femme Flying Doctors

Le Dr Anne Spoerry s'est éteinte il y a 10 ans, le 2 février 1999, à l’âge de 80 ans, victime d’une attaque cérébrale à l’hôpital de Nairobi

Le Docteur Spoerry a travaillé pour l’AMREF pendant 36 ans.

A partir de 1963, elle effectue des missions aériennes pour l’AMREF, intervenant comme soutien à l’Unité Mobile de Kajiado. Elle devient membre officiel de l’équipe en 1964.

Anne démarre un programme de Médecine par Avion dans le Nord du Kenya, et dans le district de Lamu. Elle lançe également le programme de vaccination, prodigue les soins de base aux mères et aux enfants, et développe les soins d’urgence et les évacuations.

Un jeune physiothérapeute de Moyale, Mr. Kontoma, qui travaille actuellement à Nairobi, témoigne : “ Avant l’arrivée du Ministère de la Santé (MOH), il y avait déjà Mama Daktari.»

Le Dr. Florence Muli-Musiime se souvient d’un voyage d’évaluation en compagnie d’Anne, à Pate Island, dans le district de Lamu : « C était à la fois une femme et un médecin qui donnait de l’énergie à tous».

Pendant ses 20 ans de travail dans le district de Lamu District, le Docteur Spoerry appose sa signature sur toutes les cartes de vaccination des enfants. Aucun cas de poliomyélite n’est signalé pendant cette péride.

Anne apprend à piloter à l’âge de 40 ans (le président Obama apprécierait sa « Yes we can » attitude !)

Le Docteur Spoerry vole sur son propre avion, et encourage les médias internationaux à parler de l’AMREF à travers ses activités. Elle leur ordonne même de le faire !... Il est intéressant de noter qu’Anne Spoerry bénéficie d’une couverture médiatique supérieure à celle de tous les autres membres de l’AMREF … du Japon à l’Europe.

Son livre, « On m’appelle Mama Daktari » est disponible dans la librairie de l’AMREF et la boutique du FDSA (Flying Doctors Society of Africa). Le livre, écrit en français, a été traduit en néerlandais, en allemand et en anglais.

Si vous voulez en savoir plus sur ce véritable pilier de l’AMREF, allez sur le site de l’AMREF, « Who we are », et Google !


mercredi 4 février 2009

Davos et l'Afrique

"L'Afrique a fait beaucoup de progrès ces dernières années et nous voudrions consolider cela. J'en appelle à nos amis donateurs pour qu'ils ne fassent pas de coupes".

Ces mots de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, résument les inquiétudes des participants africains au Forum économique mondial de Davos.

La crise économique ne doit pas remettre en cause le volume de l’APD (Aide Publique au Développement). Les pays riches doivent continuer à investir en direction des pays africains afin de ne pas aggraver l’impact de la crise sur le continent noir.

Michel Kazatchkine, directeur général du Fonds mondial contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, "Global Fund to Fight AIDS, TB and Malaria" a lui aussi dit "craindre pour l'avenir du financement de l'aide au développement". Les pays riches semblent en effet prêts à abandonner leurs engagements en matière d’aide aux programmes du Fonds mondial.

"Si les pays du G8 ne tiennent pas leurs promesses de dons, a ensuite expliqué le Président Rajat Gupta, ce sont près de cinq milliards de dollars qui vont manquer ces deux prochaines années pour financer des programmes d’accès aux traitements antirétroviraux et contre la tuberculose, ainsi que des programmes de prévention du paludisme."

Carla Bruni-Sarkozy, la nouvelle ambassadrice du GFATM, réussira peut-être à redonner à son mari, et à tous ses homologues des Pays occidentaux, la force de mettre au centre de leur politique l’Afrique, où la crise ne meurt jamais.